lundi, mars 28, 2005

Faible averse de pluie

Le début du commencement

Non mais, sans blague! Je ne blague pas du tout, mon amie, quand je te dis qu’on peut bloguer à volonté, comme dans un bar ouvert sur ce satanné Net. Cela me donne presque le goût de te bloguer mes états d'âme, mes réflexions sur la vie, mes humeurs sauteuses ou non ainsi que mes opinions sur l'actualité, comme il n'y a encore pas si longtemps.

Et pourquoi pas? N'ai-je pas toujours été un peu fêlée du ciboulot, après tout? En tout cas, sois sans crainte, pas question ici de signer de pacte avec le diable, ni de lui vendre mon âme à rabais. C'est bien assez qu'il soit aux vaches à la grandeur de la planète!

Blague à part, je sais bien que je n’aurai jamais, de toi, autre chose que des silences pour toute réponse. Mais que m'importe! Dans un autre temps, pour ne pas dire dans une vie antérieure, je t'aurais sans doute demandé de me prêter ta plume. Désormais, mon amie, il me suffira que tu branches ton oreille ...

D’abord, depuis ton départ, en décembre dernier, la Terre n’a pas cessé de tourner une seule seconde. Au contraire, on dirait qu’elle s’est plutôt emballée comme une vieille chipie désaxée. Non seulement, elle se vautre toujours sur elle-même, mais elle n’arrête pas de trembler non plus. Un signe des temps, quoi! D’ailleurs, ne l’as-tu pas entendu trembler sous tes cendres dans le Bas St-Laurent, il y a quelques semaines?

Enfin, pardonne-moi le cliché suivant, mais comme le hasard fait bien les choses! Que n’as-tu pas bien fait de quitter cette planète quelques jours avant les terribles tsunamis survenus en Asie!Je te parie ma chemise de nuit blanche, que tu n’aurais jamais pu trouver de siège confortable pour t’asseoir avec ces dizaines de milliers d’âmes détrempées qui se bousculaient toutes en même temps, aux portes du paradis, durant ces jours-là...

Avec la plus belle plume extirpée de tes ailes, n’oublie pas de m’écrire un de tes silences de prédilection.

À toi pour toujours,
May West