lundi, juillet 18, 2005

Quelques nuages

Sans-bobettes en toute liberté

Oui, je sais. Tu trouves mon titre trop accrocheur. Permets-moi de te rappeller, chère amie, que je t’écris, ce soir, mon soixante-neuvième (69è …!) blogue! Déjà! Eh! oui!

Or, avec la chaleur caniculaire qu’on connaît presque sans répit, depuis maintenant près d’un mois, le mouvement, pour ne pas dire la secte des sans-bobettes gagne de plus en plus d’adeptes chaque jour. Sauf que, la plupart de ces adeptes sont plutôt discrets. Mais d’autres, j’en suis convaincue, à l’instar de leurs ancêtres, les sans-culottes, n’ont pas besoin d’être républicains pour afficher leur sans-gêne.

En tout cas, moi, je me fous pas mal de la république. Une fois que les ai retirées et bien essorées, il m’arrive parfois d’oublier de les remettre pour les laisser sécher …

Alors que je me promène impunément, mais discrètement, tout de même, sans bobettes dans mon appart, je ne peux m’empêcher de penser qu’ailleurs, d’étranges beautés se sont déjà prises à rêver, il n’y a pas encore si longtemps, d’un bon « capuccino bien glacé » pour se rafraîchir. Trop glamour et american way of life pour mon goût! Puis, le moins qu’on puisse dire dans les circonstances, c’est que tous les « culottés » sont dans la nature.

Mais, entre nous, c’est comme rien qu’elle a dû bénir, à genoux, les attentats de Londres, survenus le lendemain matin de sa sortie de prison. Je ne suis quand même pas la seule à penser, que ces tragiques événements n’ont pas pu mieux tomber pour elle. Car, en plus de la reléguer soudainement au second plan dans l’actualité, alors que la veille elle y prenait toute la place, cela a eu aussi pour effet inespéré, de l’oublier pour un moment, au moins le temps qu’elle prenne possession et s’installe dans son nouvel appart. Comme quoi, le malheur des uns fait le bonheur des autres!

Après cela dit, mon amie, j’ignore si, en ces jours de chaleur épouvantable, elle aussi savoure la liberté toute occidentale de pouvoir se balader chez soi sans bobettes, et pourquoi pas, torse nu tant qu'à y être. Tu auras deviné, mon amie, lorsque j'écris: toute occidentale, que je fais référence ici, aux pauvres Afghanes suffoquant sous leurs burqas.

Enfin, si je te parle à mots à peine couverts de la belle Karla Homolka, c’est que, paraît-il, la troublante beauté des criminels peut devenir une source d’inspiration, autant pour les poètes que pour les journalistes.

Pour les poètes, on repassera toutefois. Je viens justement de te donner une idée des fruits de ma propre inspiration à cet égard ...

Mais, j’aimerais quand même que tu saches qu’un journaliste, tout ce qu’il y a de très sérieux et très professionnel, en a fait tout un chapitre dernièrement. Mario Girard, de La Presse, est l’un de ceux qui se serait laissé subjuguer par la beauté du diable pour écrire La troublante beauté des criminels.

Ah! au fait! Iras-tu voir Aurore, toi?

À toi pour toujours,
May West

sans-culotte: homme du peuple et révolutionnaire sous la Révolution française qui portait le pantalon, alors que la culotte passait pour aristocratique.

Extrait de mon journal personnel
sans-bobettes
: nom donné à toute personne qui, dans un mouvement d’exaspération due à la chaleur trop intense, décide de ne pas porter sa petite culotte sous ses autres vêtements.