mercredi, mars 30, 2005

Généralement dégagé

Adieu Terri Shiavo

Pour te dire que tu auras sous peu le bonheur, chère amie, de partager ta félicité avec une jolie Américaine du nom de Terri Schiavo. Il y a peu de temps, le juge responsable de sa cause a refusé d’ordonner le rebranchement des machines servant à alimenter et à maintenir en vie, la jeune femme plongée dans le coma depuis 15 ans.

Une cause qui, ces dernières semaines, a fait bouillir les esprits soi-disant compatissants de la planète. D’abord, le Vatican qui, par l’entremise de son organe officiel L'Osservatore Romano, a donné son avis sur le maintien en vie artificiel de cette femme. La rédaction du journal du Vatican a estimé que personne n'avait le droit de décider si un être humain devait vivre ou mourir. Mon oeil!

Veux-tu bien me dire de quoi se mêle le Vatican? Comme si la belle Américaine n’allait pas mourir anyway dans quelques semaines, voire dans quelques jours. Et cela, de façon tout à fait naturelle, (à son rythme, comme on dit) donc, selon la volonté de Dieu.

Et de l'agonie! Ça prend bien des ensoutanés assoiffés de pouvoir et empourprés dans leurs moirures pour nous en vanter les mérites comme pour les indulgences, dans les temps anciens. Infatués, pédants et vaniteux, encore drapés dans leurs doctrines du Moyen-Âge, ne sont-ils pas les plus grands experts en ramonage de consciences, qu'ils n'ont pas arrêté de farfouiller dans tous les sens, depuis des siècles?

Ah! Seigneur, ayez pitié de nous!

Puis, le comble du bout du comble, c’est le président américain en personne qui s’est empressé de venir appuyer ceux qui voulaient qu’on rebranche Terri Schiavo. Imagine-toi, que c'est le même homme qui, alors qu’il était gouverneur du Texas, a refusé les demandes de clémence des condamnés à mort et a déjà approuvé l’exécution d’un déficient mental. Pardonne-moi, si j'en oublie. Plus la compassion est assujettie à ses intérêts électoraux, plus elle est factice.

Ça m’écoeure, Deca!

À toi pour toujours,
May West