jeudi, juin 09, 2005

Brume sèche

La voie à suivre


Mon amie, j’en ai par-dessus la tête des études qui se contredisent tout le temps, les unes après les autres. Hier encore, je suis tombée sur celle qui affirmait que trop de lait rendait les enfants obèses.

Un, c’est bien, deux, c’est, mieux, et voilà que maintenant trois verres par jour, c’est trop! On finit par ne plus savoir où donner de la tête avec ça ! C’est quoi, au juste, le juste milieu?

Et puis, voilà que nous est tombée dessus la sinistre nouvelle de cette « assurance vieillesse » que voudrait nous refiler le gouvernement du Québec. Comme si ce n’était pas suffisant de nous avoir déjà imposé l’assurance-maladie, puis ensuite l’assurance-médicament, avec en prime, ses plus sincères souhaits de Bonne Santé! Tu vois le genre ?

D’abord, mon amie, oublie tout de suite la taxe déguisée qui se cache derrière cette mesure, dite sociale. On n’est pas nés de la dernière tempête (de neige), après tout! Dire qu’avant même de naître, les QuébécoisEs seront condamnés à vieillir dans l’assurance qu’ils finiront par mourir un jour, et cela contre leur volonté ... !

Or, ne sachant pas trop pour combien de temps ils devront transiter au paradis fiscal le plus près de chez-eux, nombreux sont ceux qui chercheront, certes, à faire escale un bon six mois par année aux Everglades (Champs-Élysées américains...!!).

Quant aux autres, il ne me surprendrait pas qu’ils décident de se précipiter, pas comme des moutons, bien sûr, c’est-à-dire en troupeau résigné, mais plutôt comme des caribous ou bien des baleines, du haut en bas de la Falaise du Grand Désespoir Serein.

N’est-ce-pas précisément ce que décidaient de faire, dans les temps antiques, les vieillards romains devenus inutiles pour les leurs ? Alors qu’en nos temps modernes, et dans notre jargon administratif, remarque qu’il est plus évolué de dire en parlant des bénéficiaires, qu’ils sont devenus, hélas ! un poids lourd de conséquence pour la société.

Bullshitt, ma chère !

En tout cas, mon amie, jamais j’aurais pensé t’écrire aussi crument et aussi longuement ce que je pense sur un sujet donné. Mais là, vu que ça dépassait les bornes de l’entendement, et que cela est susceptible d'avoir des retombées majeures sur mon avenir plus ou moins rapproché, je n’avais pas le choix.

Cela dit, j’entendais tout récemment l’histoire d’une femme de 52 ans, infirmière de carrière, qui s’est donné la mort après avoir appris qu’elle était affligée d’une maladie dont elle ne connaissait que trop bien l’issue fatale. On l’a justement funéraillisée avant-hier, la pauvre. C'est pour te dire, qu’il n’y a pas que la vieillesse qui n’attend pas le nombre des années ...

Enfin, à la lumière de ces faits vécus et flagrants de réalité concrète, toi qui es passée par là il n’y a pas encore si longtemps, dis-moi quelle sera la meilleure voie à suivre quand notre heure n’en finira plus d’arriver!

À toi pour toujours,
May West

De mon dictionnaire personnel
Funérailliser : les funérailles qu’on fait pour une personne, peu importe sa religion et ses dernières volontés.