vendredi, avril 22, 2005

Ensoleillé avec passages nuageux

Un terrain hostile

Dis donc, mon amie, est-ce parce que les enseignants ont tourné en rond toute la semaine, non pas nécessairement autour du pot, mais de leurs grèves tournantes … ? Ou bien, parce qu’ils ont tourné le dos à leur fatigue un petit moment avant le dernier sprint?

En tout cas, figure-toi, qu’hier, j’ai été frappée de stupeur en lisant un article du Devoir qui avait complètement échappé à mon attention, il y a plus dix jours. Il y était question de harcèlement si répandu dans les classes, que les trois quarts des jeunes gais, lesbiennes, transgenres et bisexuels ressentent un vif sentiment d’insécurité.

Une situation que la chercheuse, Elizabeth Meyer, de l’Université McGill, attribue d’abord au laxisme du personnel enseignant, qui, selon elle, persiste à aller à contre-courant en «minimisant» ce qui mériterait d’être «condamné».

«Nous avons le sentiment que nous sommes progressistes au Canada, mais les préjugés, la violence et le harcèlement sont toujours la règle à l’école secondaire tant pour les homosexuels que pour les transgenres et les bisexuels».

Parce que, toujours selon la chercheuse, en acceptant que perdurent de tels comportements antisociaux, les éducateurs transmettent le message selon lequel l’entretien de préjugés est toléré dans notre culture, crois-tu, toi, qu’il incombe aux éducateurs de protéger leurs pupilles de toute forme d’agressions physiques ou verbales?

Toujours est-il que, pour la première fois au Canada, un étudiant aurait poursuivi une école. Cette dernière devra verser 4500 $ en dédommagement, mais aussi former ses enseignants et se doter de politiques d’action et de sensibilisation.

Paraît-il que le 6 avril dernier, la Cour suprême de la Colombie-Britannique aurait donné raison à cet étudiant, en statuant qu’il avait le droit d’exiger un environnement d’apprentissage sécuritaire et libre de tout harcèlement.

Avis à tous ceux et celles qui ont toujours le mot pour rire! Faudrait peut-être, mon amie, qu’on commence par avoir celui pour le dire. C’est ce qu’on appelle savoir peser ses mots, n'est-ce-pas? Et ses silences aussi.

À toi pour toujours,
May West

P.S. Si les longs articles du Devoir ne te font pas suer :
École: gais et lesbiennes en terrain hostile