lundi, avril 25, 2005

Faible averse de pluie

La majorité silencieuse

Avril achève, mon amie. Mes pneus d’été ont été posés puis balancés depuis le 15 dernier et mes quatre pneus d'hiver remisés pour la saison. Toutes mes camisoles d’hiver sont soigneusement pliées et rangées jusqu’à l’automne prochain dans mon tiroir à lingerie.

De plus, mon rapport d’impôt a NETtement été acheminé, comme de raison, aux deux ministères du revenu fédéral et provincial. Même que mon solde dû au provincial, cette année, a été acquitté en un temps record.

Mais, toi, mon amie, qui es devenue membre de la plus grande majorité silencieuse que je connaisse, comment cela se passe-t-il dans ton paradis fiscal? En fait, où en es-tu au juste, à l’heure actuelle, avec ta déclaration d'impôt ?

Êtes-vous, comme nous, embarqués dans une galère sans destination connue, contraints de voguer à vue des mirages et condamnés à ramer contre promesses et mensonges ou bien, envoyés aux galères platoniques sans espoir jamais d’atteindre la terre promise?

Cela me surprendrait, tout de même, qu’on vous traite ainsi. Vous qui, pour la plupart, dans votre vie antérieure, avez aimé courir la galère …, je vois mal comment vous vous laisseriez bercer désormais, par les mêmes illusions que les nôtres, c'est-à-dire par le tangage serein de la nature humaine.

Pendant qu'ici-bas, les raisons de douter de la sérénité de cette nature humaine sont tellement évidentes, mon amie, que la révolte prochaine risque d'en jeter plusieurs par-dessus bord ...

À toi pour toujours,
May West