mardi, avril 26, 2005

Quelques nuages

Enrôlées de force

N’est-il pas intolérable d’apprendre, mon amie, que 40% des enfants soldats dans le monde sont des filles? Elles seraient des milliers à avoir été emmenées de force alors qu'elles travaillaient dans les champs ou quand leur village a été attaqué.

Seulement une minorité d’entre elles aurait choisi de rejoindre un groupe armé, souvent pour fuir la pauvreté ou de mauvais traitements. Bien sûr, leur sort dans l’armée n’est pas meilleur non plus, mon amie. La moitié d'entre elles affirment que leur rôle premier est de «combattre». Mais elles sont aussi utilisées pour porter des armements, monter la garde, laver ou cuisiner.

Comme il fallait s’y attendre, presque toutes sont en outre utilisées comme esclaves sexuelles ou «épouses». Parfois elles acceptent de devenir la compagne d'un des combattants. Si elles tombent enceintes, elles doivent accomplir toutes leurs taches avec leurs enfants. À la fin du conflit, elles doivent souvent laisser derrière elles leur enfant, considéré comme propriété du père.

On trouve des fillettes, parfois enrôlées dès l’âge de huit ans, dans les groupes armés en Colombie, au Timor oriental, au Pakistan, en Ouganda, aux Philippines, au Sri Lanka, en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique de l'ouest, indique un rapport de 38 pages publié par la branche britannique de Save the Children.

Je sais bien que l'existence des enfants-soldats est un problème mondial, voire un crime contre l'humanité (comme la pédophilie, d'ailleurs). Mais ce qui est le plus injuste dans tout cela, c'est qu'une fois les conflits terminés, les programmes d'aide internationale ne profitent seulement qu'aux garçons.

Alors comment faire, mon amie, pour en soustraire, ne serait-ce rien qu'une, à cette injustice sans bon sens? Cela me choque et me bouleverse tellement, que je me demande si je ne vais pas décider d'en adopter une ...

Que ferais-tu, toi, à ma place?

À toi pour toujours,
May West