lundi, août 29, 2005

Plutôt nuageux

Et que chante la cigale

Ah! mon amie! Quel été flamboyant avons-nous cette année! La cigale caniculaire, qui n’a pourtant pas chanté beaucoup durant les grandes chaleurs de juin et juillet, s’en donne à cœur joie maintenant depuis que les températures sont devenues plus tolérables. Alors donc, à trois semaines de la fin de la belle saison, alors qu’elle fait la sourde oreille aux coups de force de l’ouragan Katarina, ailleurs beaucoup plus au sud, n’est-elle pas en droit d’en profiter au maximum?

Depuis ta retraite fermée dans l’au-delà, j’imagine que tu dois certainement regarder d’un œil amusé, et pourquoi pas, avec un brin de nostalgie dans l’âme du prof que tu as été tout ce branle-bas de combat qui précède, chaque année, la rentrée scolaire.

Pour te donner un mince aperçu des préoccupations qui animent les débats ces temps-ci, d’abord, il n’y a pas que les grèves tournantes qui font tourner en rond plusieurs CÉGEPS de la province, ce matin. Fort heureusement, pour ton information, celui de Rimouski ne figure pas dans la liste ... Puis, il y a, bien sûr, la question du costume à l’école qui n’en finit plus de susciter des réactions dans la population.

Mon amie, je me rappelle encore cet uniforme qu’on portait lorsque nous allions à l’école, chez les religieuses. Tunique marine et blouse blanche, dans mon cas, avec de longs bas beige de coton côtelé. C’est vrai que dans ce temps-là, nous n’avions pas un mot à redire. L’enfant-esclave d’autrefois que nous étions versus l’enfant-roi, aujourd’hui ne fait pas le poids, évidemment.

Mais le syndrome du pendule finit toujours par s’immobiliser, et la plupart du temps, il s’arrête au centre des choses. Or, d’un extrême à l’autre, c’est à espérer qu’il trouvera son équilibre quelque part, là où siègent le bon sens et la raison. Certes, entre la clochardisation vestimentaire des ados et l’hypersexualisation des petites filles, je ne peux pas croire qu’il n’existe pas de juste milieu.

En tout cas, peu importe ce qu’on décidera, mais allons-nous mettre nos couturiers québécois à la tâche de dessiner un costume, égalitaire, élégant et à la portée de toutes les bourses, ou devrions-nous, nous attendre, à que les écoles mettent leurs culottes, et exigent par des règlements internes plus stricts et plus cohérents, une tenue vestimentaire plus appropriée au milieu scolaire?

À toi pour toujours,
May West