lundi, février 20, 2006

Quelques nuages

L’atmosphère olympique

« Quelle est cette fièvre d’écrire qui me prend, aujourd’hui? »
(François Mauriac)

Mon amie, c'est en marchant, hier après-midi, après avoir mangé une petite salade verte et une couple de Ryvita tartinés de cretons, chez ma brune de plus en plus grisonnante, que j'ai décidé de ne pas te parler de la fièvre olympique.

La fièvre olympique? Tu parles! Y a bien assez de la grippe aviaire qui n’aura pas besoin des ailes d’Air Canada pour finir par nous atteindre, tôt ou tard, nous aussi. Nos canards malards et nos goélands, entre autres, sont parfaitement capables, avec leurs propres ailes, de se faire les champions du relais en traversée transcontinentale, et en classe économique, en plus…!

Mais, en attendant, aurons-nous sans doute encore droit cette année à la fameuse fièvre du printemps. Au moins, celle-là, dès qu'on y pense, à coup sûr, on sait d’avance que dans sa forme la plus virulente, elle ne peut jamais être pire qu’une grippe d’homme ...

Ceci dit, alors donc, hier après-midi, j'ai pris la décision de te parler d'atmosphère olympique, et de laisser la fièvre à toute cette gang de malades qui se gavent, pour ne pas dire, se dopent de toute évidence, naturellement, aux calories galopantes, tout en se vautrant gaiment dans des divans moelleux devant leur écran de téléviseur.

Tiens, pour te donner un petit exemple d’une cause de fièvre hautement contagieuse, c’est lorsque notre fière Canada Team s'est encore fait blanchir, hier, non pas à La Parisienne, mais au Javex finlandais...!

Laisse-moi te dire, mon amie, que notre orgueil national en prend un coup, ces temps-ci! N'est-il pas réaliste désormais d'apprécier la valeur d'un pays, non pas à la grandeur de son territoire, mais au poids des tripes qu'il y a dedans ... ? En tout cas, si tu veux mon humble avis là-dessus, il ne faut pas s'étonner si l’atmosphère olympique devient brusquement de plus en plus sombre.

Mon amie, si les déceptions sont grandes à voir ainsi nos athlètes dits professionnels surtout, se faire planter et rabattre le caquais de la sorte, j’ai beaucoup de sympathie pour tous les autres qui voient leurs efforts et leurs rêves réduits à néant.

Or, est-il question d’étendre un peu de baume sur mes états d’âme ou de créer plus d’atmosphère dans ces Jeux de Turin? Toujours est-il que, sans trop vouloir y perdre mon latin, j’ai déjà tout planifié mon menu, pour cette dernière semaine : macaroni aux tomates et fromage complété de quelques pointes de pizza toute garnie ...

Et, figure-toi que, grâce à d’excellentes cuisinières que je connais, j’ai aussi en tête une superbe table d'hôtes pour les Jeux de Beijing, en 2008 … !

Enfin, dis donc, mon amie, n’est-ce pas cet après-midi, que nos braves hockeyeuses porteront fièrement le fardeau de la preuve, qu’ici, au Canada, heureusement, il y a des femmes … tout en espérant que les Wasa d'aujourd'hui ne me donneront ni les bleus ni la fièvre jaune ...

À toi pour toujours,
May West

P.S. Les Wasa, à l'instar des Ryvita, sont des croustipains suédois.