vendredi, avril 28, 2006

Quelques nuages

Notre pauvre histoire

Voilà que notre histoire a le dos de plus en plus large, mon amie. Il y a peu de temps, un document provenant du Conseil pour la Souveraineté destiné aux enseignants québécois avait provoqué, tu t’en souviens, n'est-ce-pas, toute une volée de bois vert chez les personnes soi-disant sensées, autant fédéralistes qu’indépendantistes.

L’objectivité avant toute chose! Bon, d’accord, je veux bien!

Mais ces jours-ci, on apprend que des manuels écrits pour les secondaires III et IV sont en préparation à partir d’un document que le ministre Fournier «n'a pas vu», mais dont la « commande » aurait émanée de son ministère. Pris à partie et embarrassé, il rejette cette histoire qu’on dit épurée. Soit!

Épurée, et comment, mon amie! Des pans entiers de notre histoire auraient été évacués de ces manuels, comme si on avait voulu aplanir notre passé de sorte qu’il se confonde, pour ne pas dire qu’il se fonde dans le beurre mou du nationalisme canadien. Entre autre, un pan qui aurait « échappé » aux concepteurs-acrobates de ce projet c’est, et tiens-toi bien, la … Conquête!

Quand on cherche volontairement à taire ce pour quoi et ce par quoi l’on est devenus aujourd’hui, pour moi, c’est comme pour les fanatiques de l’extrême-droite, de prétendre que l’Holocauste n’a jamais eu lieu ou ne serait qu’une vue fantaisiste de l’esprit. Voyons voir, si cela a de l’allure!

Tu sais, mon amie, y a rien de plus difficile que d’écrire l’histoire d’un peuple qui n’a pas encore atteint la maturité. Le pire, c’est que, peu importe de quel bord elle nous fait pencher, on finit toujours par croire qu'on a la bonne.

À toi pour toujours,
May West

Si la question de notre histoire t’intéresse : Quand l'histoire se fait l’outil de la propagande