mercredi, mai 24, 2006

À l’ombre des saules en pleurs

Mon amie, quel bien-être, en ce moment, de respirer allègrement sans essoufflement au moindre effort! Dire qu’après les longues périodes de canicule, l’été dernier, j’avais autant de peine à faire mon lit, le matin, qu'à monter les escaliers.

Toujours est-il que cela m’a pris presque une année complète pour m’en remettre. Or, puis-je te dire que j’appréhende avec inquiétude le moment où, la canicule, le smog et les émissions polluantes des voitures déclencheront à nouveau ces vilaines allergies qui m’ont empoisonné l’existence pendant des mois, l’an passé.

Je sais, j’ai l’air de me plaindre, mon amie. Mais, si moi, qui n’habite même pas sur l’Île de Montréal, me considère comme un « dommage collatéral » de la pollution des automobiles durant l’été, as-tu idée de ce que doit souffrir la population d’une grande ville comme Montréal?

Pas étonnant, qu’on recense pas moins de 1500 décès par année suite à des maladies cardio-respiratoires associées aux émissions polluantes. Certes, il est urgent qu’on songe à corriger la situation en cherchant des solutions. Présentement, les autorités proposent un sérieux coup de barre pour protéger la santé publique. Soit! Vite, ça presse! Plusieurs villes d’Europe y arrivent. Alors, pourquoi pas nous?

Mais, comme dans tout débat public, la démocratie commande d’entendre tous les points de vue, hier soir, à l'émission télévisée La Part des choses, avec Bernard Drainville, il était presque choquant d’entendre Jacques Duval se porter à la défense des automobilistes en arguant, entre autre, que le document rendu public par l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSSM) était alarmiste.

Et grotesque surtout, de l’entendre proclamer la liberté de ces mêmes automobilistes qui, soit dit en passant, s’arrogent le droit de rendre irrespirable l’air qu’auront à respirer les personnes âgées, les enfants, les piétons et les cyclistes, pour ne nommer que ceux-là.

Alors qu’à l’ombre des saules qui pleurent, une fois revenus dans leur banlieue calme et paisible, au volant de leurs VUS ou de leurs grosses bagnoles, tout heureux de n’être pas prisonniers de ce fameux nuage aux couleurs sulfureuses qu’ils contempleront de loin, certains d'entre eux se trouveront bien chanceux de ne pas vivre en-dessous …

À toi pour toujours,
May West

1 Commentaire(s):

At 28 mai, 2006 17:04, Anonymous Anonyme dit...

Bonjour chère May West,

Ton article a réveillé en moi une grande frustration. Aujourd'hui, nous sommes à deux jours d'être les parias de la civilisation en tant que fumeur. Je ne veux absolument pas justifier le fait que je suis fumeuse, car je sais bien que nous empestons l'air. Mais ne crois-tu pas que le gouvernement nous détourne des vraies sources de pollution en s'attaquant aux fumeurs ? Pendant ce temps, les gens continuent de suivre durant d'innombrables minutes des véhicules qui dégagent du monoxyde de carbone à profusion puisqu'ils sont mal entretnus. C'est plus étouffant et certainement beaucoup plus nocif que la cigarette. Qu'on arrête de fumer, je suis entièrement d'accord, puisqu'il va de notre santé. Mais je crois que ce vice est minime en comparaison à toutes autres sources de pollution. Prenons juste un petit exemple : le tabarnouche de styromousse dans les épiceries. Je me demande bien comment ça prend de décennies avant de se décomposer, si cela se décompose bien entendu. C'est plein de pétrole, et notre steak est bien présenté dans ce superbe emballage.

Tu sais que je suis fumeuse, et j'ai même, tout dernièrement, empesté une belle petite pièce de la maison d'une très chère amie. Mais au moins, je sais reconnaître la générosité de cette personne qui m'a procuré un lieu où je pouvais assouvir mon besoin ténébreux.

Merci infiniment, chère May West de m'avoir procuré un site pour me défouler quelque peu.

Avec toute mon amitié,

Sue xx

 

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