mardi, mai 03, 2005

Quelques nuages

Vivement le tintamarre!

Hier, je t’annonçais que les crédits d’impôt et autres subventions, qui servaient à soulager un tant soit peu le porte-monnaie de nombreuses femmes honnêtes de la classe moyenne, avaient été abolis.

On visait donc par ces mesures, toutes les femmes aux prises avec des défauts physiques plus ou moins importants qu’elles souhaitaient voir corriger, ou soit pour leur propre estime d'elles-mêmes, ou encore afin de se conformer aux stéréotypes véhiculés dans la société.

Ah! ben là, chère amie, c’est pire que pire! Voilà qu’on a appris que, bien que le tatouage soit illégal dans l’ensemble des pénitenciers, les détenus de l’établissement de Cowansville pourront, d’ici un mois, s’adonner au tatouage derrière les barreaux … aux frais des contribuables!

Doté d’un budget de 700 000$, ce projet pilote permettra aux détenus de cette prison, de même que ceux de cinq autres établissements canadiens, de fréquenter un salon de tatouage à l’intérieur des murs. L’objectif? Réduire les risques de transmission du VIH et d’autres maladies infectieuses.

Pour l’amour du Ciel! Sans vouloir offenser l’égo de ces messieurs, n’y vois-tu pas là, mon amie, un cas flagrant où toutes les excuses sont bonnes quand il s’agit de se plier à leurs volontés et à leurs moindres désirs? Ne serait-il pas normal, au moins, qu’ils aient la décence de payer de leurs propres poches ces dépenses toutes aussi frivoles que futiles? Dire que les femmes ont la réputation d’être capricieuses et dépensières!

Non, mais, il y a toujours bien des limites à nous considérer comme si on étaient des êtres de second ordre, ou pire encore, des moins que rien. Tu crois peut-être que j'exagère? Mais pas du tout, chère amie!

N'est-il pas malheureux de voir, qu'encore une fois, les besoins des femmes viennent d'être sacrifiés sur l'autel des priorités budgétaires, et du même coup, prendre moins d'importance que ceux des détenus de prisons aux yeux des gouvernements …?

Voir, si cela a de l’allure, mon amie!

Quoiqu’il en soit, laisse-moi te dire, que cette injustice intolérable à notre égard me donne presque l’envie de descendre dans la rue avec ma casserole … Et, bien sûr, avec la ferme intention d’y brasser la cage.

Pour cela, peux-tu me croire!

À toi pour toujours,
May West