samedi, novembre 05, 2005

Brouillard

Le virage autour du pot

Incroyable, mais vrai! Je suis abasourdie. Complètement sonnée après être tombée de ma chaise, mon amie.

Pas un seul mot sur l’affaire qui nous intéresse. Elle a parlé de tout sur tout le monde, le juge Gomery et son rapport, Jean Chrétien, Jean Pelletier, Paul Martin, les révélations sur la vie privée de René Lévesque, Lise Payette, Jacques Parizeau, le lamentable spectacle du Parti québécois, Sylvain Simard, André Boisclair, bref, tout y est passé, sauf … la personne de la nouvelle gouverneure générale.

Mais non! Elle nous a tous enfirouapés en maniant ici le virage autour du pot! Du grand art, mon amie. Je la savais coquine et quoi encore, mais là, elle dépasse les bornes de la ... grandeur d'âme. Ai-je besoin de te dire
de qui je te parle?

Je suis très perplexe.

À toi pour toujours,
May West

***


P.S. Comme si on était plus fous que les autres Canadiens, nos médias chercheraient-ils à nous émoustiller le nationalisme, question de tisonner nos bas instincts d'arriérés?


En tout cas, peu importe ce qu'on veut faire de nous, mais voici tout de même une petite mise au point du fameux discours de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, alors qu'on s'étaient tous indignés de ses propos.

«Juste quelques mots en terminant sur la controverse entourant les propos de la gouverneure générale tenus au dîner de la Tribune de la presse. Mme Jean n'a rien fait de différent des autres chefs de parti et des précédents gouverneurs généraux, à qui on demande expressément de faire un discours humoristique, activité périlleuse s'il en est une. On lui a reproché entre autres d'avoir ri des journalistes Lysianne Gagnon et Denise Bombardier. Et Paul Martin, qui a rigolé de la même manière de Patrice Roy et de Paul Wells ? On lui a reproché d'avoir fait une folle d'elle. Et Jack Layton, qui se compare à une putain qui accepte n'importe quoi contre de l'argent ?

D'ailleurs, les nombreux premiers ministres (dont Jean Charest) et ambassadeurs présents dans la salle n'ont rien trouvé à redire. Tout comme le Canada anglais d'ailleurs, qui s'étonne de cette polémique québécoise. Pourquoi ? Parce qu'ils connaissent le contexte. Ce souper annuel est là pour faire tomber, l'espace d'une soirée, la tension qui s'accumule entre journalistes et politiciens. Le but est d'être drôle. Parfois ça fonctionne, parfois non, et habituellement personne ne s'en formalise.

L'erreur ne vient pas du discours de Mme Jean, mais plutôt du manque de rigueur de plusieurs médias, qui n'ont pas remis en contexte ses propos. Une histoire bien malheureuse qui n'aurait jamais dû exister.»
(Alex Castonguay, Le Devoir)

Mise à jour le 9 novembre 2005