vendredi, juin 09, 2006

Quand les femmes auront des couilles (suite et fin)

Les hommes cesseront peut-être de les prendre pour des nouilles! Mais ce n’est pas tout, mon amie. Un deuxième cas me hante beaucoup depuis quelques jours, bien que cette fois-ci, c’est comme si la personne avait couru après…! À tout le moins, aurait-elle fait l’erreur de dévoiler son homosexualité auprès de son employeur?

En tout cas, une situation qui mérite qu’on s’y attarde, mon amie. Alors qu’on s’imagine (enfin, on l’espérait bien) avoir atteint, ici au Québec, un certain degré de tolérance à ce sujet-là, dans les milieux de travail, il semble que cela n’est pas aussi évident qu’on le souhaiterait. Entreprise privée oblige, mon amie, aux non-syndiqués de subir! Le cas de S.B. me laisse perplexe, hélas!

Toujours est-il que voilà ce qu’elle écrivait sur son blogue, l’an dernier : « Je suis une technicienne en génie électrique spécialisée en automatisation. Je programme des systèmes de contrôle industriel. J’ai fait 5 années d’études à temps partiel pour y arriver. Je suis dans un métier non traditionnel. L’année dernière, j’ai rétréci mon champ d’activités. Maintenant je fais la programmation des systèmes de contrôle d’usine de traitement d’eau par l’ozone. C’est assez fascinant, merci!!! Si je ne me trompe pas, je suis la seule (femme) au Québec à faire ça. »

Cela dit, cette employée est donc appelée, à l’instar de ses collègues masculins hétéros qui font le même travail qu’elle, à voyager souvent aux États-Unis, en Europe et aussi au Québec. Or, n’abuserait-on pas un peu trop de son célibat volontaire depuis quelque temps, question de savoir si elle a des couilles, par hasard?

Mettons, qu’elle commence à le penser. Et que oui, car on ne la ménage pas, ces temps-ci, la petite dame! Par exemple, neuf semaines consécutives passées à l’extérieur de chez-elle, en plus qu’on l’oblige à travailler près de 50 heures par semaine. Ce régime-là ne serait pas du tout, semble-t-il, le même qu'on réserve à ses collègues masculins. Rien que ça, on voit bien qu’il y a injustice, à coup sûr.

N'étant pas experte en relations de travail, je sais, cela restera bien plus difficile à prouver, mon amie. Mais n’y reconnaît-on pas, hélas, aussi le spectre d’une certaine homophobie déguisée, non? Et si c’était le cas, comment ne pas imaginer le pire? Qu’il ne s’agit pas ici d’un cas isolé!

À toi pour toujours,
May West

3 Commentaire(s):

At 10 juin, 2006 01:12, Blogger Cour Lu dit...

Mauvaise féministe, êtes-vous chère May! J'ironise bien sûr.

Quand j'entends chiâler ces chers hommes au sujet des maudites féministes, je me demande bien comment ils se sentiraient eux, de tjs être victime d'injustice après injustice.

Quand une femme est dans un milieu non traditionnel, elle en arrache plus+++ qu'un homme. Ma blonde s'est fait muter de soir pcq'un mâle a exigé, lors de son embauche, de travailler de jour... Ayoye, tasse-toé matante, c'est moé qui prends ta place même si ça fait deux ans que tu travailles là.

Les masculinistes, je les ai dans le cul... (excuse l'expression, mais ils me font carrément pitié).

Ras l'bol, d'entendre dire que les femmes n'ont plus besoin d'être féministes en 2006. Pis, pire encore quand on est lesbienne. Si on ne continue pas de "lutter", on perdra des acquis.

Il n'y a pas une grosse différence entre couilles et nouilles, juste la ptite queue... mais combien elle est grande cette différence au plan humain.

Jeanne d'Arc

 
At 10 juin, 2006 08:44, Anonymous Anonyme dit...

Merci Jeanne d'Arc de me lire avec autant d'assiduité. Moi aussi j'ironise. Faut bien!

Tu as parfaitement raison de dire combien il est encore difficile pour les femmes aujourd'hui de travailler dans des milieux non-traditionnels. Déjà là, le fait d'être une femme est un premier "handicap.

Mais, ce que j'ai voulu surtout démontrer dans mon propos d'hier "Quand les femmes auront des couilles", c'est que, cet "handicap" peut devenir plus grand si on laisse savoir qu'on est lesbienne.

Alors, je me demande jusqu’à quel point il est encore risqué aujourd’hui de dévoiler son homosexualité dans certains milieux de travail. L'homophobie peut parfois se manifester de façon très subtile. Mais cela ne l'empêche pas d'être là quand même.

J'aimerais connaître ton idée là-dessus.

MW

 
At 12 juin, 2006 15:56, Anonymous Anonyme dit...

C'est deux fois pire lorsqu'on est une femme, lesbienne.

Est-ce normal qu'en 2006 on se demander encore à quel point il est risqué de dévoiler notre homosexualité? On devrait tous répondre NON en coeur mais la réalité est toute autre. L'homophobie est partout et le milieu du travail n'y échappe pas.

Ça doit être moi qui se fait des idées. Il y a beaucoup d'hétéros qui se demande pourquoi le Village gai à Montréal, pourquoi les Jeux gais, pourquoi les sites gais... les maudits ghettos??? Bien justement pcq ce sont les seuls endroits où on peut montrer qu'on a des semblables et que nous pouvons vivre normalement, sans se cacher ou se terrer ou encore taire nos gestes envers notre amoureuse, par exemple. Mais ça, les hétéros ne comprennent pas ça...

Tu te souviens de ma chanson: Pourrais-je un jour? (t'aimer au grand jour) Ben je pense que non, je ne pourrai jamais l'aimer au grand jour... et ça, ça me désole. Je n'en fais pas une maladie mais c'est plate quand même.

Bonne fin de journée,
JdA

 

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