mercredi, janvier 25, 2006

Faible neige

Coupable!

La question avait été posée à Paul Martin, lors d’un fameux débat en français, pendant la dernière campagne électorale. « Accepteriez-vous d’aider l’un de vos proches atteint d’une maladie dégénérative et qui vous l’aurait demandé à se suicider? »

En fait, si je me souviens bien, le premier ministre sortant avait alors esquivé la question par l’une de ces pirouettes, dont les politiciens comme lui sont passés maîtres en la matière.

Mais, le cas de Marielle Houle ne s’est pas terminé de la même façon. Cette femme de 59 ans accusée d'avoir aidé son fils souffrant de sclérose en plaques à se suicider, a plaidé coupable, avant-hier.

Mon amie, que les politiciens s’en tirent avec des pirouettes alors qu’ils devraient se sentir concernés et prêts à légiférer de façon responsable sur la question du suicide assisté, cela est inconcevable dans une société aussi civilisée et évoluée que la nôtre.

En attendant, je sais que le drame est de taille. Assez pour que Marielle Houle ne voit pas de différence entre le fait de mourir ou aller en prison. Que lui importe donc? D’ailleurs, ne serait-elle pas déjà morte en même temps que son fils?

Mon amie, je ne suis pas là pour te parler de morale, de déontologie ou de grandeur d’âme, mais si jamais, on t’avait demandé de rendre ce « service » à quelqu’un que tu aimais. aurais-tu trouvé le courage d’accepter de le faire?

En ce qui me concerne, bien que j’espère que cela ne m’arrive jamais, je serais presque tentée de te dire oui, parce que, moi, je m’attends à ce que l’on me rende la « pareille », le cas échéant.

À toi pour toujours,
May West

2 Commentaire(s):

At 25 janvier, 2006 06:51, Blogger Cour Lu dit...

Bon matin chère amie,

Toute une question ce matin: «Accepteriez-vous d’aider l’un de vos proches atteint d’une maladie dégénérative et qui vous l’aurait demandé à se suicider?»

Selon moi, cette question est très difficile à répondre lorsque l'on n'a jamais été concernée. Je ne peux pas répondre aujourd'hui n'ayant jamais eu cette "grande" demande et qui j'espère ne viendra jamais. J'angoisse rien qu'à y penser. Je suis incapable de m'imaginer en train d'aider une personne que j'aime à mourir.

J'imagine que cette dame Houle, en voyant la souffrance de son fils, souffrait autant que lui. C'est à ce moment-là, que même une mère ne peut pas refuser à son enfant le droit de mourir, le droit d'arrêter de souffrir. Les conséquences sont incommensurables pour elle. Pourra-t-elle vraiment s'en sortir un jour? Un vrai drame, que celui-là.

Je ne sais pas si tu avais regardé l'émission "Manon" de Benoit Dutrisac présentée à Télé-Québec l'automne passé mais moi je l'ai regardée avec Li et nous avions pleuré. En voyant Manon prendre l'avion pour aller mourir dans un autre pays, -la Suisse peut-être, je ne m'en souviens plus- j'avais trouvé atroce le fait qu'elle soit obligée de mourir seule dans un autre pays. Cela avait été cruel de regarder une femme se donner la mort en direct. Je pensais que cela aurait soulevé un débat, mais rien ne bouge encore sur le suicide assisté.

Encore plein de gens ne trouvent pas cela correct, parce que semble-t-il, personne n'a le droit de disposer de la vie d'une autre personne.

Ce qui a été avancé comme projet de loi, présenté par Francine Lalonde du Bloc -encore des gens pensent que le Bloc n'apporte rien aux Québécois- est qu'il faudrait l'avis favorable de trois médecins pour qu'il puisse y avoir suicide assisté. Franchement, si avec l'avis de trois médecins les gens ne sont pas rassurés, alors là ce n'est plus qu'une question de valeur.

Je me souviens qu'à cette question posée lors du débat (?) des chefs, seul le Bloc avait répondu qu'il était pour le suicide assisté.

J'ai posé l'ardue question à mon beau-frère, dont l'épouse était atteinte justement de la sclérose en plaques, et il m'avait dit que lui n'aurait jamais été capable de poser ce geste si sa femme le lui avait demandé.

Ma soeur m'a dit la même chose lorsque son mari diabétique, qui venait de se faire amputer une jambe, lui a demandé de signer des papiers de refus de traitement -ce qui aurait mené à sa mort- elle n'a pas été capable de le faire.

Ma chère May West croisons-nous les doigts pour qu'une telle question ne nous soit jamais posée...

Je me pose la question suivante: Est-ce que ce lourd fardeau, d'aider une personne qui le désire à mourir dignement, ne devrait-il pas revenir aux médecins?

Sur cette question, je retourne to the go sous la couette. Passe une belle journée.

Jeanne d'Arc xx

 
At 25 janvier, 2006 07:26, Anonymous Anonyme dit...

Merci, chère amie,

En effet, tu auras bien compris que la question posée valait qu'on se lève à 4 heures, ce matin ...

Et même là, l'heure n'est pas encore venue où l'on arrivera à trouver une réponse. Avec tout ce qu'on sait et connaît de nos services de santé, aujourd'hui, on ne peut faire autrement que d'y penser. Moi aussi, j'angoisse.

Mais pour l'instant, je vais faire comme toi. Retourner sous la couette ...

M.W.

 

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