vendredi, janvier 27, 2006

Dégagé

Le chiffon rouge rides again


Mon amie, je n’en crois pas mes oreilles. Personne au pays n’a voulu accepter de porter le drapeau canadien, aux Jeux olympiques de Turin. Sauf Danielle Goyette, évidemment. Serait-il trop lourd à porter ou quoi? Lourd de conséquences ou de symbolisme, bien sûr.

Bref, on dit qu’il porte malchance. Belle excuse! Catriona Lemay-Doan, la grande patineuse de vitesse qui avait porté l'unifolié à Salt Lake City a par la suite remporté une médaille d'or. Ah! l'or?

Bien triste histoire que celle du chiffon rouge, mon amie. Figure-toi que, tour à tour, Beckie Scott (ski de fond), Cindy Klassen (patinage de vitesse longue piste), Pierre Lueders (bobsleigh) et Clara Hughes (patinage de vitesse longue piste) ont évoqué la pression supplémentaire, la malchance ou un horaire trop chargé pour accepter de diriger la délégation canadienne lors du spectacle d'ouverture. En 2004, à Athènes, le judoka Nicolas Gill a porté le drapeau, avant de perdre son premier combat quelques jours plus tard.

Tout ça ne sent pas bon pour le Canada, mon amie. Mais peu importe, je me demande ce qu’en pense d’édifiant, un certain Don Cherry, celui-là justement qui pour gagner grassement sa croûte, entre autres occupations du samedi soir à Hockey Night in Canada, ne manque jamais une occasion de dénigrer et de se moquer des Frenchman du merveilleux monde du sport canadien?

Peut-être que The Greatest Canadian trouvera-t-il là matière à vanter le courage d’une athlète francophone du Québec, ayant pris sur ses épaules la responsabilité de porter le précieux chiffon rouge. Et que pour cette démonstration de patriotisme peu commune par les temps qui courent, daignera-t-elle se mériter une place d’honneur au Temple de la Renommée …? Qui sait?

En fait, seul son tailleur le sait …!

À toi pour toujours,
May West