vendredi, février 03, 2006

Faible pluie

Aux barricades!

Je suis en furie, mon amie. À vouloir dénigrer ainsi le service de garde à tarif réduit au Québec, il faut avoir de bonnes raisons, n'est-ce-pas? Le coût exhorbitant, soit un milliard de dollars, ou bien le retour pur et simple de la femme au foyer. Deux bonnes raisons qui feront de ceux qui l’attaquent, des gens de mauvaise foi. Pourquoi? Parce qu’ils utilisent un subterfuge : l’enfant.

« Dans les milieux féministes des années 1970, la revendication du salaire au travail ménager a été le pavé dans la mare, la bombe puante, le virus dans le programme. » Louise Toupin, La Vie en Rose, Hors Série, p. 70

Or, quand les femmes disaient vouloir mettre un prix sur leur travail, que ce soit le travail de soins, les « aidantes naturelles », le bénévolat, le travail des agricultrices et bien sûr, les femmes au foyer, bref, l’esclavage, quoi, on leur rétorquait : « Le travail que vous faites est tellement important qu’il n’a pas de prix. » Master Card s’en serait-elle inspirée pour sa fameuse publicité, qu’il ne faudrait pas se surprendre.

Rappelle-toi, mon amie, que le service de garde au Québec a été mis sur pied pour permettre le développement de l’enfant, d’une part, et d’autre part, aux mères de retourner au travail. Détournée ou non, ce fut la solution apportée au problème du salaire au travail ménager qu’on leur avait toujours refusé. D’ailleurs, pas surprenant que ce soit une femme, Lise Payette, qui ait piloté ce projet, à l’époque.

Or, en critiquant les CPE aujourd’hui, que cherche-t-on au juste? Empêcher les femmes des autres provinces d’envoyer leur(s) enfant(s) en garderie subventionnée, et du même coup les retenir à la maison sans salaire, évidemment? As-tu réalisé l’économie que feraient les gouvernements, toi?

Dis, mon amie, quel mal y aurait-il à considérer le service de garde au Québec, comme une revanche des femmes sur leur destin?

À toi pour toujours,
May West